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union européenne - Page 20

  • Union européenne : une prison pour les peuples européens ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli dans Polémia et consacré au cauchemar qu'est devenu l'Union européenne pour ceux qui rêvaient d'une Europe-puissance...

     

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    L'Union européenne : la prison des peuples européens

    L’Union européenne était autrefois un espoir pour les jeunes Européens. Mais cet espoir reposait sur un malentendu.

    Pour beaucoup d’Européens il s’agissait du rêve d’un continent unifié, « de l’Atlantique à l’Oural », libéré du communisme comme de l’atlantisme, débarrassé des querelles nationales, mais aussi indépendant et prospère : une Europe solidaire et puissante, ouverte sur le monde. Au moment du lancement de l’euro, certains y croyaient encore.

    Mais ce rêve a fait long feu. L’idée européenne a tourné au cauchemar. La construction européenne que promeut l’oligarchie, consiste justement à déconstruire la puissance et l’identité des Européens : l’Union européenne se construit désormais contre les Européens. Ceux ci n’auront bientôt plus d’alternative que la révolte.

    Le cauchemar européen

    Car la chute du communisme soviétique, qui était une bonne nouvelle en soi, n’a pas fait avancer l’Europe dans le sens de la puissance et de l’indépendance. Au contraire, l’idée européenne a régressé.

    L’atlantisme s’est renforcé : l’Europe n’est plus conçue que comme un espace libre-échangiste, aux frontières floues et qui ne se définirait que par une adhésion à ses prétendues valeurs, auxquelles tous les peuples pourraient donc finir par se rattacher, au moins sur le pourtour de la méditerranée. Dans cette Europe là, la préférence communautaire qui figurait à l’origine du marché commun, est devenue un délit.

    L’Union européenne, grenouille qui veut devenir bœuf à 27, à 28 ou au-delà , est restée un nain politique, une soft power dans l’orbite du grand frère américain et cela, conformément aux intérêts de ce dernier.

    Contrairement à ce que prétend la propagande de l’oligarchie, l’Union européenne ne protège plus personne, sinon les riches et les allogènes.

    Il n’y a pas de défense européenne, on se remet en tout à l’OTAN, c'est-à-dire à une organisation dirigée par les Etats-Unis. L’alignement atlantiste de la France conduit par Nicolas Sarkozy et la réduction continue des budgets militaires sur le continent, ont détruit tout espoir de construire une Europe indépendante tant au plan diplomatique que militaire.

    Les Yankees ont gagné !

    Les frontières de l’union, économiques ou autres, sont des passoires qui ne nous protègent pas. L’euro surévalué nuit à la croissance et à l’emploi des Européens ; en outre, il ne peut survivre qu’en limitant toujours plus la souveraineté budgétaire et financière des Etats, voire la souveraineté politique comme l’a montré la façon dont la gouvernance européenne veut traiter la question des dettes souveraines des Etats membres.

    Les Européens minoritaires en Europe ?

    Rome n’est plus dans Rome. A Bruxelles, épicentre du cauchemar européen, 30% de la population est désormais musulmane : tout un symbole !

    Les flux migratoires à destination de l’Europe occidentale et de la France en particulier ne cessent pas et sont en train d’initier un mouvement de changement de population.

    Toute tentative, même modeste, de réguler plus fortement les entrées, se heurte aux décisions des juges européens et aux pressions continues du patronat et des associations. L’immigration n’est donc nullement choisie, mais en réalité imposée aux peuples européens, qui doivent au surplus se plier de plus en plus aux mœurs exotiques des nouveaux arrivants.

    Car l’oligarchie nous explique maintenant que pour ne pas heurter la sensibilité de leurs hôtes si généreux, il faut que les Européens mettent en veilleuse leurs convictions : par exemple ne plus fêter Noël (on dit « bonne fin d’année » en novlangue), ne pas décorer de sapins, ne pas manger de porc, accepter les femmes voilées, les crimes d’honneur, les mosquées et les lieux de prière, ne pas caricaturer Mahomet etc. Bref renier notre histoire et nos origines chrétiennes, qui ne figurent d’ailleurs plus dans les valeurs de l’union européenne.

    Il suffit de se promener dans les rues de nos villes pour se rendre compte que l’immigration, notamment africaine, s’installe partout. Or plus le nombre de personnes d’origine immigrée augmente, plus elles ont tendance à se regrouper en communautés : c’est une loi de la nature. L’assimilation fonctionne donc en proportion inverse du nombre de personnes à assimiler.

    La constitution de communautés d’origine étrangère est lourde de conséquences pour la paix civile comme le démontrent d’ores et déjà les émeutes ethniques que les pays européens connaissent tour à tour et qui se ressemblent toutes dans leur déroulement puisque leur cause est identique.

    Avec sa politique migratoire démente, l’oligarchie de l’Union européenne a donc recréé en Europe un problème des minorités qui avait pourtant déjà empoisonné la première moitié de notre XXe siècle et qui avait par deux fois conduit à la guerre. Comme si cela ne suffisait pas, l’oligarchie y a ajouté au surplus un problème religieux –celui de l’Islam- et un problème noir.

    La prison des peuples européens

    L’Union européenne ressemble chaque jour un peu plus à l’Empire autrichien vieillissant, que l’on surnommait la prison des peuples : une juxtaposition de communautés et de « minorités » rivales, imbriquées les unes dans les autres, sous la domination d’une administration tatillonne et d’une aristocratie cosmopolite. Mais l’Empire autrichien a duré plusieurs siècles. Le machin de Bruxelles, comme disait avec mépris le général De Gaulle, n’aura sûrement pas cette longévité !

    Car l’Union européenne se présente aujourd’hui aux peuples européens sous le seul visage du fardeau et de la contrainte : toujours plus de règles, de normes, de jugements, de prélèvements, de sanctions, de boycottages contre les gouvernements, les peuples et les nations, et toujours plus de privilèges pour les allogènes.

    Ainsi cette Europe s’est construite en passant outre à la volonté des peuples européens, en foulant aux pieds cette démocratie que l’on se targue pourtant d’incarner et que l’on a voulu imposer par les armes aux Libyens et sans doute demain aux Syriens. Son fondateur, le Français Jean Monnet ne s’est d’ailleurs jamais présenté à une seule élection.

    Quand un pays vote mal, on le fait revoter : comme en Irlande. Quand les peuples refusent de ratifier la constitution européenne, on leur impose le traité de Lisbonne via les parlements. Quand un premier ministre grec envisage de soumettre à référendum le plan de rigueur imposé par la zone euro, on menace de lui supprimer toute aide économique. Quand le gouvernement hongrois issu des urnes révise les pouvoirs de la banque centrale, on le menace de sanctions.

    L’Union européenne est une construction oligarchique qui tient les peuples européens en suspicion. Comme le déclarait significativement un ministre du nouveau gouvernement italien, « le populisme est l’un des principaux ennemis aujourd’hui en Europe » (Les Echos du 9 janvier 2012) ; ennemi, vous avez bien lu : cette oligarchie considère son propre peuple comme un ennemi !

    Le moulag

    L’Union européenne est un tyran mou, mais ombrageux, d’autant plus redoutable qu’il est sans visage. Nous vivons dans une sorte de goulag mou, sans barbelés, avec des supermarchés et des chômeurs. Mais nous sommes aussi soumis à une police de la pensée, chaque jour plus intolérante.

    Ce n’est plus un ectoplasme comme dans les années 60 : c’est malheureusement devenu une métastase, qui risque de tuer l’Europe.

    Car les prétendues valeurs européennes sont en réalité mortelles pour ceux qui y croient.

    Ainsi ces valeurs nous recommandent d’accueillir toujours plus d’immigrés, d’ouvrir toutes grandes nos frontières aux marchandises et aux hommes étrangers. Elles nous imposent de ne discriminer personne, sauf les Européens ! On a découvert à propos de la Hongrie que l’indépendance de la Banque centrale était aussi une valeur : la finance libre et les Européens asservis aux impôts et aux dettes : voilà le vrai programme de l’oligarchie!

    L’Union européenne n’offre en outre qu’une seule option : se soumettre à ses diktats ou bien se trouver exclu, sanctionné, ou privé de ses droits de vote (comme dans les futurs traités européens souhaités par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en cas de dérive budgétaire), mais sans avoir le droit de se retirer… Hier les Autrichiens étaient coupables de déviance politique pour avoir introduit au gouvernement le FPÖ ; puis les grecs ont été coupables de déviance budgétaire. Aujourd’hui on diabolise les Hongrois coupables sur les deux plans. A qui le tour demain ?

    Tant que la prospérité était tant bien que mal assurée, on pouvait le tolérer. Mais à l’heure de la récession, le caractère insupportable de la contrainte européenne apparaît de plus en plus.

    De la récession à la sécession ?

    La situation de l’Europe n’est pas sans rappeler malheureusement celle qui a conduit à la guerre civile américaine au XIXe siècle.

    Derrière le pathos de l’antiesclavagisme, cette guerre civile a en effet opposé les Etats du Sud –c'est-à-dire pour l’essentiel les Etats fondateurs des Etats-Unis qui étaient libres, échangistes car dénués d’industrie– aux Etats du Nord qui étaient protectionnistes et industriels. Les Etats du Nord entendaient imposer leurs tarifs douaniers au Sud agricole qui était importateur net, et cela, tout en lui déniant le droit de se retirer de l’Union. Une situation intenable pour les sudistes (qualifiés de rebelles par les Etats du Nord) qui n’avaient alors plus d’autre choix que la sécession, et bientôt celui de défendre leurs droits par les armes.

    Comme au temps d’Abraham Lincoln aujourd’hui en Europe un front sépare de plus en plus profondément les libre-échangistes de ceux qui veulent protéger leur économie, leurs emplois, leur identité et leur culture. Ces derniers sont aussi des rebelles -on dit  populistes  de nos jours- aux yeux de l’oligarchie libre-échangiste et des entreprises transnationales.

    Comme au temps d’Abraham Lincoln, l’Union européenne est devenue un carcan : elle ne conçoit pas qu’on puisse souhaiter la quitter pour retrouver sa souveraineté.

    Comme au temps d’Abraham Lincoln, l’immigration a pris la place de l’esclavage pour servir de justification morale aux intérêts économiques les plus sordides. Elle pourrait aussi servir demain de prétexte à des mesures violentes à l’encontre des peuples rebelles. N’a-t-on pas fait la guerre à la Serbie pour lui imposer la partition ethnique du Kosovo, au mépris de tous les principes du droit européen ?

    Comme au temps d’Abraham Lincoln, enfin, les peuples n’ont plus que leur courage et leur détermination à opposer à ceux qui violent leurs droits.

    Michel Geoffroy (Polémia, 10 janvier 2012)

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  • Le coup d'Etat permanent ?...

    Nous reprodusisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin cueilli sur son blog Regards sur le renversement du monde.

     

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    Le coup d'état permanent ?

    Il est permis de rêver. La crise de l’Union européenne est d’autant moins achevée que le diagnostic n’est pas posé ; il est plus facile d’accuser les agences de notation ou des « spéculateurs », d’ailleurs jamais identifiés, que d’interroger un modèle qui organise la sortie de la démocratie en Europe. Nous sommes pris au dépourvu par une situation dont nous ne savons analyser que les aspects économiques et financiers ; comment en sommes-nous arrivés là ? La dette, la crise, etc. sont des circonstances. Les raisons pour lesquelles les Etats-Unis ne veulent plus financer leur espace public et les Européens ne le peuvent plus sont ailleurs – politiques. Le délabrement de l’espace public, ici comme là-bas, est considérable, et la proximité d’élections majeures le rend sensible, sans rien y modifier. Le danger est de se laisser dicter une fois de plus des orientations politiques majeures (fédéralisme ) sans choix politique et sans validation démocratique.

    Les évènements récents parlent d’eux-mêmes, surtout lorsqu’ils sont mis dans la perspective des refus successifs soit d’en appeler aux peuples, soit de tenir compte de leur vote. Depuis des années, les élus répètent que l’Europe est en état d’urgence. Ils ne sont donc pas libres de débattre et de décider ( « nous n’avons pas de marge de manœuvre » est le refrain connu de l’irresponsabilité politique ) et les Européens non plus. Si le souverain est celui qui déclare l’état d’urgence ( selon Carl Schmitt ), nous savons dorénavant qui est le souverain ; c’est celui qui a changé deux chefs de gouvernement, en Grèce et en Italie, sans élections et sans débat, sans émotion non plus. La situation révèle l’état de délabrement démocratique produit par la construction européenne, et les forfaitures répétées à l’occasion des « non » français et irlandais aux referendums. L’anesthésie des opinions, décrétée à l’occasion de l’immigration de peuplement, poursuivie à l’occasion de la colonisation financière anglo-américaine, produit ses effets ; le pouvoir en Europe est à prendre, et un souverain s’en approche. Ce souverain est un ensemble composite de banques centrales (la BCE), d’un directoire à créer, dont l’Allemagne sera le pivôt, d’agences de notation, d’institutions supranationales, d’acteurs privés ( banques et fonds d’investissement ), d’autorités autodésignées ( tous ceux qui, depuis cinquante ans, pensent, parlent, décident à la place des Européens), qui s’installe à la faveur du déficit politique béant de l’Union européenne.

    Le déficit est là, il prête à toutes les dérives, de la colonisation financière par les intérêts étrangers – et la Chine a bien compris le parti qu’elle pouvait tirer d’actifs bradés – à la satellisation de pseudo-élites qui se retranchent plus que jamais dans leurs forteresses de Bruxelles, de Francfort ou d’ailleurs, depuis que les peuples se réveillent. Depuis trente ans, le mécanisme européen a prétendu que l’affaiblissement permanent et recherché des Nations européennes, la production de leur impuissance politique, allait produire par un effet magique, de la puissance et de la force au niveau européen. Du temps des Jean Monnet et al., il s’agissait de limiter la quasi-toute puissance des Etats Nations et de faire exister l’Europe. Ils étaient forts, elle était faible. Depuis le premier choc pétrolier, la mondialisation des économies et la financiarisation de nos sociétés, c’est tout l’inverse qui se produit ; l’affaiblissement des Nations en détail produit une impuissance en gros. Un fédéralisme qui serait l’accord de la France et l’Allemagne pour remettre les clés au nouveau souverain, anonyme et déterritorialisé, apatride et donc irresponsable par principe, serait l’annonce de la sortie du gouvernement des peuples par eux-mêmes, donc l’instauration d’une Europe non démocratique, au service d’intérêts qui seraient moins hostiles qu’extérieurs aux Européens eux-mêmes, et qui ne souhaitent rien moins qu’une confrontation au suffrage universel.

    Le caractère difficile de la situation actuelle s’accroît du fait que le souverain qui tend à prendre le pouvoir veut installer l’Europe dans un modèle – la croissance, le rendement du capital investi, la mobilisation des ressources,… – dont les Européens, à la différence des Américains ou des Chinois, sont nombreux à sentir qu’il est fini, épuisé, et qu’il ferait payer des gains à court terme par des maux pires à moyen et long terme. Ses exigences sont connues, et portent notamment sur la liquidation de ce que deux à trois générations d’élaboration sociale et politique avaient construit, notamment en matière de régimes sociaux et de droit public ; le délabrement des institutions et de l’Etat concourt avec la pression des marchés, à ramener l’Europe à l’âge de la révolution industrielle. Si c’est le prix à payer pour continuer à emprunter, la question vaut la peine d’être posée ; faut-il sacrifier cela pour ceci, ou décider unilatéralement, et de manière définitive, de transformer la dette des Etats européens en dette perpétuelle, d’en servir les intérêts au niveau contractuel, d’en rembourser une partie chaque année, pour un montant discrétionnaire, et de s’abstenir désormais du recours au marché international des capitaux pour financer tout engagement public ?

    La proposition peut choquer. Moins que certaines accusations pesant sur l’Allemagne. Qu’il appartienne à l’Allemagne de rappeler que les traités engagent, que la Cour de Karlsruhe n’est pas là pour faire ce que les marchés demandent, que la révision d’une Constitution suit des règles déterminées, et est une affaire sérieuse, enfin que la politique américaine, qui considère que ses engagements à l’extérieur n’engagent que ceux qui y croient, n’est pas un exemple à suivre, rend sensible la dégradation de l’espace public français, de la vie des institutions et du respect des principes fondateurs de la République. Et ceux qui, au Parti socialiste, accusent l’Allemagne, devraient réfléchir pour savoir si l’Allemagne ne leur fournit pas, bien involontairement, un élément de critique autrement porteur. Car le respect des institutions, de la séparation des pouvoirs, de la primauté de l’Etat sur les intérêts privés, ne sort pas indemne des épisodes récents. En dépit de tout ce qui agite et se débat, du bruit et du rien, il se pourrait bien que, dans le long terme, l’abaissement de la République par des intérêts, des clans et des tribus qui lui sont étrangers, profondément et irréductiblement étrangers, demeure l’un des passifs déterminants du récent quinquennat.

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 5 décembre 2011)

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  • Fracture de Maastricht : le retour...

    Dans sa chronique du 1er décembre sur RTL, Eric Zemmour voit réapparaître au grand jour dans le paysage politique actuel le clivage autour de la question européenne qui s'était substitué au clivage droite-gauche à l'époque du réferendum sur le traité de Maastricht, en 1992, comme en 2005, au moment du référendum sur la constitution européenne...

     

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  • Le temps des colons...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog Regards sur le renversement du monde et consacré à l'emprise des multinationales sur l'agriculture européenne.

     

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    Le temps des colons

    La nouvelle passera inaperçue de tous ceux qui n’entretiennent pas un lien direct avec l’agriculture. La Chambre des Députés examine le 28 novembre un projet de loi qui oblige les agriculteurs à payer des droits à l’industrie des semences, sur les semences issues de leurs propres récoltes de fruits et de légumes – obtenues gratuitement. De nombreuses organisations appellent à manifester ce même jour, à Paris, devant ce qu’elles dénoncent comme un hold-up des industries du vivant. De quoi s’agit-il ?

    Qu’elle soit entièrement naturelle ou gérée par l’homme, la reproduction végétale a lieu à partir de graines, de semences, qui produisent de nouvelles plantes. La terreur des famines vient beaucoup de ce dilemme qui a longtemps hanté la conscience occidentale; soit manger toutes les graines disponibles, de blé par exemple, et condamner la récolte future ; soit conserver une part des graines pour les planter, et mourir de faim… L’intervention humaine a su jouer de la sélection naturelle, puis des hybridations, pour produire de nouvelles variétés, choisir les variétés les plus résistantes, les plus productives ou les mieux adaptées. Tout a changé quand l’industrie des semences a pu déterminer scientifiquement les caractères des plantes, fruits et légumes – substituer le produit de l’industrie au fait de la nature. D’immenses travaux, des investissements, ont permis d’augmenter les rendements, de raccourcir les exigences et le temps du cycle végétal, etc. Pour une part au moins, l’industrie a contribué à la fameuse « révolution verte », et à la fin de la famine.

    De marginale, l’industrie des semences est aujourd’hui devenue dominante ; pour de nombreuses cultures, l’utilisation de semences achetées sur le marché est obligatoire, pour d’autres, elle est très majoritaire. Dans un exemplaire processus de captation réglementaire, les semenciers ont réussi un hold-up sur le vivant ; eux qui ont fondé leurs travaux, leurs produits et leur chiffre d’affaire sur la nature, entreprennent d’en finir avec le processus naturel scandaleusement gratuit. Qu’est-ce qu’un paysan qui travaille avec la nature et ne rémunère pas le capital concurrent de la nature ? De sorte que tout se renverse, et les industriels considèrent à présent l’usage de semences issues de la récolte précédent comme une concurrence déloyale. Des affrontements internationaux sévères ont assuré aux Etats-Unis un quasi-monopole sur la plupart des filières, même si quelques entreprises françaises, souvent coopératives, ont efficacement résisté. Mais à quel prix ! Celui du ralliement à un modèle d’appropriation du vivant qui ne va pas sans problèmes. De même que Monsanto poursuit impitoyablement les paysans qui auraient réutilisé des semences et contourné son monopole du vivant ( et se trouve probablement à l’origine de plusieurs milliers de suicides de paysans indiens chaque année), l’ensemble des semenciers entend mettre fin, non au mécanisme de la nature, mais à leur libre disposition par l’homme. Les exploitants qui utilisent des semences naturelles pour les 21 espèces autorisées par l’Union européenne ( blé, pommes de terre, entre autres ) devront payer un droit pour financer la recherche des semenciers… sous prétexte de protéger la propriété intellectuelle ! L’information peut sembler anodine, elle ne l’est pas. Vous ne rêvez pas ; pour toutes les autres variétés ( légumes, céréales ), il est interdit aux agriculteurs d’utiliser leurs propres semences ! Vous ne rêvez pas ; la biodiversité n’est plus gérée que par l’industrie des semences, qui a dramatiquement réduit la diversité des variétés locales ou régionales de maints légumes et plantes. Et vous ne rêvez pas ; même quand les agriculteurs utiliseront leurs semences, ils devront payer des droits à l’industrie !  Elle marque un pas supplémentaire dans la suppression de la gratuité décrétée et poursuivie sans relâche par les nouveaux esclavagistes, ceux qui entendent que pas un hectare, pas une graine, n’échappent à la loi du rendement maximal et au service du capital investi.

    Il est permis d’ironiser sur l’urgence européenne de réglementation des semences, quand la maison euro coule. Les fonctionnaires fonctionnent, c’est même tout ce qui leur est demandé. Il est plutôt permis d’analyser un hold up sur le vivant, de même nature que celui réalisé par les autorités américaines quand elles ont étendu le droit des brevets, non plus aux inventions mais aux découvertes, entendues dans le sens très extensif de description d’un mécanisme naturel quand elle est faite pour la première fois. Au nom de la recherche et du droit, il s’agit d’assurer la mainmise sur le vivant des industriels, de manière à mettre fin à la scandaleuse gratuité de la nature ; comment, des productions qui ne rapportent pas, qui ne rémunèrent pas le capital et qui ne paient pas l’impôt ? L’expulsion des hommes de leur monde par la privatisation et par l’entreprise se poursuit, elle se précise, elle gagne des domaines inouïs, comme celui de la reproduction animale, où il sera bientôt interdit que des particuliers laissent leurs animaux de compagnie ou d’élevage se reproduire sans payer un droit à l’industrie de la reproduction animale – sous couvert d’amélioration de la race, sans doute ? Et c’est un autre épisode de la colonisation de nos sociétés par l’entreprise privée et par l’économie financière qui se joue, comme il s’est joué à propos du gaz de schiste, comme il se joue à propos du coup d’Etat perpétré en Europe par les banques et les marchés, comme il joue à propos du démantèlement des frontières et de l’importation du sous-développement, de l’esclavage et de la misère sur notre sol. La séparation entre l’homme, la nature, sa terre et les siens se poursuit. Tous nomades, tous nomades – c’est-à-dire dépossédés de la sûreté d’être qu’assure le rapport direct avec la nature. Le banquier et le marchand veillent à cette dépossession, qui fait d’eux les colons du monde à venir. La production du monde de l’artifice, qui est aussi celui de la rente, ou du racket, s’accélère même à la mesure que la crise enlève toute pudeur ou toute retenue à l’exigence de rentabilité du capital investi. Et la question est posée ; n’est-ce pas un nouveau et vaste mouvement des enclosures, analogue à celui qui a expulsé les petits fermiers britanniques ou écossais de leurs terres, et grossi l’esclavage des forges, des aciéries et des filatures, au début de la première révolution industrielle qui se déroule avec l’expulsion du paysan européen de la nature, gratuite, inappropriable, et jamais asservie ?

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 28 novembre 2011)

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  • L'Union européenne contre l'Europe !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Andrea Massari cueilli sur Polémia et consacré à la trahison de l'europe par l'Union européenne... 

     

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    L'Union européenne contre L'Europe

    La confusion entre l’Union européenne (institution politico-bureaucratique politiquement correcte) et l’Europe (héritage culturel et mythologique) est un mensonge qui fait beaucoup de mal. Car ce qui va de travers est attribué à l’Europe alors que ce qui est en cause, c’est l’Union européenne et son idéologie néfaste.

    Destruction des frontières et conflits de frontières

    En fait, la destruction des frontières et la volonté générale de normalisation et de centralisation dressent les Européens les uns contre les autres :

    - ce sont l’Irlande et la Pologne qui s’opposent à propos des immigrés polonais en Irlande ; ou la Roumanie qui entre en conflit avec les autres pays à propos des Roms ;
    - ce sont l’Italie et la France qui se chamaillent à propos des migrants clandestins de Lampedusa ;
    - c’est le Danemark qui se fait gourmander quand il rétablit des contrôles à ses frontières ;
    - ce sont les pays du nord qui ne veulent pas payer pour les pays du sud, appelés avec mépris les pays de « Club Méd » ;
    - ce sont les pays du sud qui se sentent humiliés par les pays du nord qui veulent racheter leurs îles et leurs côtes ;
    - ce sont les petits pays qui regimbent devant les diktats des plus grands.

    « L’Europe c’est la paix » est un slogan qui parle encore aux générations qui ont connu la guerre. Mais dans la réalité d’aujourd’hui, c’est de la novlangue, car l’Union européenne – qui n’est pas l’Europe – est un multiplicateur de conflits entre Européens.

    L’euro et le retour de la germanophobie

    L’euro a imposé une monnaie unique à des pays qui ne constituaient pas une zone monétaire optimale. L’euro a imposé le même carcan monétaire à des pays de culture économique et monétaire différente. La monnaie commune était une idée heureuse, la monnaie unique une idée dangereuse.

    Aujourd’hui les craquements de l’euro – sorte de Mark continental – développent l’acrimonie entre Européens. Les Allemands se plaignent de l’irresponsabilité et de la nonchalance de leurs voisins. La France et les pays du sud répondent que le modèle allemand n’est pas généralisable : pour une raison simple, l’Allemagne réalise ses excédents commerciaux non sur le reste du monde (elle a eu, en 2009, 19 milliards de déficit commercial sur la Chine) mais sur les autres pays européens. Si les voisins de l’Allemagne s’alignaient sur le modèle allemand, l’Allemagne plongerait dans la déflation.

    Cette analyse objective s’accompagne souvent de commentaires germanophobes : sur le site Atlantico, l’essayiste Jean-Luc Schaffauser, qui se présente comme « Alsacien, Germain et Français », écrit : « Il revient à la France, avec l’appui de l’Espagne et l’Italie, et d’autres pays de l’Europe du Sud, de contenir le démon allemand. A défaut, l’Europe n’aura aucune chance de survie. Nous sommes, en effet, en train d’aller vers une Europe allemande, c’est-à-dire vers plus d’Europe du tout ! L’Allemagne, après avoir détruit deux fois l’Europe, risque fort de la détruire une troisième fois par la guerre des temps modernes, la guerre économique. L’Allemagne a besoin d’une correction ; sa correction, c’est la vérité sur sa politique ! ». « Europe allemande », « démon », « correction » : derrière une analyse économique rationnelle, c’est le retour d’un vocabulaire stigmatisant, culpabilisant et diabolisant, peu propice à l’amitié entre les peuples.

    Dans le même esprit un auteur des Echos avait sérieusement envisagé que l’Allemagne prenne en charge la dette grecque au titre de « réparations » dues pour la Seconde Guerre mondiale pourtant officiellement terminée il y a… deux tiers de siècle.

    La faute de l’Union européenne : ne pas s’être (op)posée face au reste du monde

    L’Union européenne a un marché unique et une monnaie unique mais elle n’a pas de politique commerciale face au reste du monde. L’Union européenne est la zone économique la plus ouverte du monde ; son déficit commercial n’est pas dû à ses faiblesses économiques mais à ses faiblesses politiques. Son tort est d’accepter le dumping social et environnemental des pays émergents ; son tort est d’accepter les pratiques commerciales déloyales de ses principaux concurrents ; son tort est d’accepter sans réagir la politique mercantiliste de la Chine qui impose un yuan sous-évalué tout en exigeant des exportateurs européens qu’ils transfèrent leur technologie et abandonnent, de facto, leurs droits de propriété intellectuelle.

    L’Union européenne a une monnaie unique mais elle n’a pas de politique financière commune. Elle se trouve donc exposée aux pratiques prédatrices de la finance anglo-saxonne. Les déficits budgétaires américains et britanniques sont supérieurs à ceux de l’Italie et de la France ; leur endettement public et privé est aussi supérieur : pourtant la spéculation (« les marchés ») s’attaque à l’Italie et à la France, non, pour le moment du moins, aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne. La raison en est simple : les banques centrales anglo-saxonnes rachètent la dette des Etats anglo-saxons ; la Banque centrale européenne ne rachète pas (elle n’en a d’ailleurs pas le droit) les dettes des Etats européens. Résultat : la masse monétaire créée par les Anglo-Saxons est disponible pour spéculer sur les dettes européennes. Inspiré par l’Allemagne, le modèle monétaire de la BCE est sans doute vertueux mais il n’est pas tenable dans un monde complètement ouvert. L’Union européenne devra choisir : réglementer et protéger son marché financier ou faire, comme les autres, fonctionner la planche à billets.

    L’Union européenne cherche à construire un gouvernement économique commun mais les personnalités mises en avant appartiennent toutes à la superclasse mondiale : le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, est un homme du Bilderberg et de la Trilatérale ; comme l’est Mario Monti, le nouveau premier ministre italien, par ailleurs ancien de Goldman Sachs ; tout comme Mario Draghi, le nouveau président de la BCE. Ce qu’on appelle la « gouvernance européenne » est de fait au service de la finance mondialisée.

    L’Europe, une figure singulière face aux trois impérialismes : américain, musulman, chinois

    Les peuples et les nations européennes sont en train de reprendre leurs chicaneries.
    Pour deux raisons :

    - l’Union européenne veut leur imposer des règles communes qui ne leur conviennent pas ;
    - et dans le même temps l’Union européenne les livre pieds et poings liés à trois impérialismes :

    • l’impérialisme financier des Etats-Unis et de la superclasse mondiale ;
    • l’impérialisme commercial des Chinois ;
    • l’impérialisme migratoire et civilisationnel des musulmans.

    En face de cela, l’Europe ne peut survivre qu’en retrouvant le sens de son identité, de ses frontières et de ses intérêts. L’Europe a des concurrents, des adversaires, des prédateurs et même des ennemis. Son problème c’est que l’Union européenne ne veut pas en tenir compte.

    Andrea Massari (Polémia, 24 novembre 2011)

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  • Les deux Grèce...

    Nous reproduisons ci-dessous le point de vue souverainiste européen de Philippe Milliau, cueilli sur Novopress, à propos de la crise grecque et de ses rebondissements.

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    Les deux Grèce

    La première, dont ne parle pas ou plus assez, la Grèce antique, berceau des humanités, de la philosophie, des sciences, des rythmes culturels et religieux européens avec les récits d’Homère ; la mère, la bonne mère de notre magnifique et parfois contradictoire civilisation.
    Quoi de plus beau qu’une prière sur l’Acropole, au centre de cet ensemble architectural et sacré inégalé, face au soleil invaincu ? Oui, il faudra de nouveau apprendre aux lycéens de chez nous le rôle fondateur de cette Grèce là pour ce qu’ils sont,ce que leurs pères étaient, et ce que leurs fils seront.

    Et puis la seconde dont on parle trop, beaucoup trop au moment présent. Issue des périodes tragiques du second conflit mondial,prolongé par une guerre civile atroce (près d’un grec sur dix y périt), puis du régime dit« des colonels », son entrée dans la communauté européenne fut une récompense, un paquet cadeau ; était elle prête à recevoir le cadeau ?

    Bien sûr que non ; instrumentalisée par les Anglo Saxons depuis 1941, c’est comme par un extraordinaire hasard sans doute que ses comptes macro économiques furent maquillés avec la complicité de la trop célèbre banque Goldman Sachs ; c’est cette consciente tricherie qui lui permit d’intégrer la monnaie unique.
    Ce furent aussi plus de 100 milliards de fonds communautaires dilapidés en quelques années, une classe politique en dessous de tout, une évasion hors du pays de toutes les vraies fortunes, une administration fiscale incapable de percevoir l’impôt sur les particuliers comme sur les entreprises. Une montée en flèche des déficits publics, de la dette publique alors même que l’Euro apportait au pays d’incroyables facilités (trop sans doute).

    L’on sait la suite : ce pays tiers mondisé renoue avec l’anarchie politique et sociale.

    Parlons vrai

    Qui gagne dans l’affaire en cours ? Les U S A qui, focalisant l’attention sur la Grèce font oublier leurs collectivités locales en banqueroute les unes à la suite des autres, ainsi que leur situation globale, bien plus périlleuse encore que celle de l’Europe. Les grandes fortunes qui ont quitté un pays « dangereux » pour elles pour s’abriter dans des paradis fiscaux qu’il faudra bien reconquérir. Les spéculateurs qui en profitent pour prêter à des taux pharaoniques (un comble pour des grecs !) tout en se couvrant par des assurances ad hoc. Politiquement la Grèce parait donner raison aux tenants du souverainisme étriqué, celui de l’impossible recours aux états nations alors que nous sommes à l’ère des nations continents.

    Qui va perdre ? Le peuple grec, c’est certain, quelle que soit l’issue ; l’Europe entière qui va devoir payer, contribuables en tête.

    Quel est le risque majeur ? La spirale de la fin de l’Euro, de l’éclatement de l’Europe, un nouveau champ de ruines économiques, morales, politiques, sociales et pourquoi pas un jour militaire sur notre terre d’Europe.

    Deux choix sont cohérents, mais chacun comporte des conditions amères :

    Choix No 1 : nous, européens divorçons avec la Grèce. Retour à la drachme, fin aussi de la présence dans l’Union. Une certitude de perte de la quasi-totalité de nos créances, mais la fin du fardeau. Pour les Grecs, une faillite complète, un redémarrage à quasi zéro, avec la « chance » du tourisme : la Thaïlande au mieux, Cuba au pire…. Et une misère considérable pendant des décennies. Et qu’on ne vienne pas nous parler d’Argentine et de son redressement comme modèle : c’est confondre la crise de la dette et celle de la monnaie. L’Argentine avait un problème : sa dollarisation, pas sa dette, pas sa croissance.

    Choix No 2 : plan de sauvetage sur plan de sauvetage. Peut être une chance ; deux conditions nécessaires, la mise sous tutelle du pays avec une européanisation des systèmes fiscaux et sociaux, mais aussi une taxation de la spéculation, un rapatriement des capitaux. Le peuple grec paiera dans la douleur ; on ne peut pas lui demander d’accepter que les gros capitaux ne participent pas au redressement. Sinon, on va vers la guerre civile, et une nouvelle situation sans issue.

    Souveraineté

    On le sent bien dans tous les cas, c’est un problème de souveraineté. Ou retour à des souverainetés de petites nations, vulnérables, et qui n’auront que les faux attributs d’une autonomie que les démagogues leur font miroiter. Et en tout cas aucune puissance.
    Ou une vraie souveraineté Européenne, capable de protéger, de taxer les mouvements de capitaux et d’en bloquer la fuite ; capable aussi de s’approprier les deux instruments clef du pouvoir moderne : la monnaie et le réseau de satellites.

    Ne disposant plus des souverainetés nationales et pas encore de la souveraineté Européenne, nous voyons, impuissants, le chaos se développer sous nos yeux.

    Un mot sur l’affaire du référendum ; aussitôt proposé, aussitôt retiré : certains populistes ont cru bon crier « ils craignent le verdict du peuple ». C’est une erreur de perspective, me semble-t-il ; Papandréou a tenté un coup de bluff à fort relents démagogiques. Pour faire simple : il crie au secours, demande aux autres de payer bien vite, et lui voulait se couvrir par un référendum un peu plus tard, ce qui lui aurait permis de ne pas engager ni assumer politiquement les nécessaires efforts collectifs des grecs ! Les dirigeants actuels de l’Europe ont réagi, fixant une condition : voir la question posée et donner leur accord. Y a-t-il un seul peuple au monde qui voterait pour plus de travail, de charges, d’impôts et moins de prestations ? Autant solliciter un vote sur la suppression des catastrophes climatiques et des maladies en tous genres ! La réponse des instances européennes apparait donc plutôt légitime. On notera que cette réponse vaut reconnaissance des limites que le savoir faire manipulateur assigne à une supposée souveraineté populaire en fait bien conditionnée par la propagande et la publicité… Répétons le : dans tous les cas, le peuple grec paiera. Ce qui est honteux, scandaleux, c’est que ceux qui ont le plus profité, le plus spéculé, eux se soient mis à l’abri dans des paradis fiscaux qu’il faudra bien arraisonner un jour !

    Et pour conclure, observons ce consensus extraordinaire sur « l’effet domino ». Si la Grèce quitte l’Euro alors ce sera un autre pays européen en péril puis un autre : c’est la fin ! Qu’est ce que cet effet domino, si ce n’est la contagion ? Qui est victime de la contagion ? Le faible ! Exactement la tactique des USA qui adore l’échelonnement des difficultés dans « la vieille Europe » tout en redoutant que tout s’effondre simultanément, les entraînant ainsi dans la chute. Des européens faibles, coupées en tranches et pour partie dollarisés, pour partie anéantis ! La dette est là, dans tous les pays, ou presque ; ce qui change, c’est le regard qui est porté sur la situation. Qui porte le regard ? Les grands médias financiers ; qui les dirige ? Pas la Grèce, ni la Russie, ni même l’Allemagne ou la France, assurément !

    Dotés d’un puissant état fédéral Européen, nous serions libres, libres de porter le regard… sur la situation de quasi-faillite Californienne par exemple.

    Philippe Milliau (Novopress France, 5 novembre 2011)

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